C'est fait, ça y est, enfin, c'est défait surtout. Poussières j'étais, cendres je retourne. Qu'est ce que j'insinue? Que je suis incinéré, c'est pas insidieux, c'est ainsi sans Dieu. Pourquoi je me suis fait incinérer? Attends j'ai lutté toute ma vie pour pas devenir un pourri, c'est pas pour abdiquer après ma mort! Dieu te promet de monter au ciel, moi c'est des cendres sur terre. A contre courant jusqu'au bout!
On dit que la mort laisse un goût de cendre dans la bouche, c'est l'inverse! C'est un goût de bouche dans la cendre. C'est vrai, si tu viens tripatouiller mes restes, tu vas trouver quoi? Des couronnes en fer blanc remboursées à 50% par la sécurité sociale.. Le pire, c'est que moi qui ai gueulé mille fois, "élection piège à cons" je me retrouve dans une urne pour le restant de ma mort. Y a que toi que ça fait rire.. C'est ce qu'on appelle l'humour noir et aujourd'hui j'en comprends tout le sens! C'est triste une urne, mais je te dis pas de l'intérieur! Je sais pas, moi, ils pourraient en faire en verre, des polies ou pas. Puis en faire des communes où tu pourrais entasser grands parents, parents, enfants, petits enfants.. Tout cela dans les cinquante nuances de gris plus ou moins foncées. Un peu comme ces bouteilles de sables colorées. Enfin, ce que j'en dis, pour moi de toute façon c'est cuit, si j'ose dire. Mais avec les goûts de chiottes de mes contemporains, et leur humour à la Patrick Sébastien, ils sont foutus de faire des gros cendriers en plâtre véritable, avec une clope qui s'allumerait façon lampe de chevet..
Poussières j'étais, cendres je retourne. Heureusement de temps en temps la petite lucarne s'ouvre, telle une lune rousse dans ma nuit sans étoiles et l'œil bleu de ma petite sirène vient m'enrichir d'une larme.. Et j'ai la tristesse de ne plus pouvoir pleurer..