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14 novembre 2024 4 14 /11 /novembre /2024 16:52

Le « Akim Burger » n’était pas loin du commissariat, et la porte franchie, le grand black derrière le comptoir interpella Soupe.

-Alors chef, Je commençais à m’inquiéter !  C’est pas dans votre habitude d’arriver en retard !

-Un macchabée rue Marie Curie, nous a retardés.

-Je suis innocent, chef, j’ai un alibi. Et là, un rire phénoménal remplit la salle encore déserte, un rire communicatif qui fit sourire Ringo.

-Akim, je te présente l’inspecteur Ringo, et vice-versa.

- A vous aussi, il vous a donné un surnom, vous allez le porter toute votre vie ! C’est comme le sparadrap du capitaine Cradoc ! Et le rire ressortit en cascade de sa bouche.  Comme d’hab chef, le spécial Akim.

-Avec une SanPé et quatre frites…

-C’est ça quatre frites, et le rire reprit de plus belle.

-Ringo, tu veux quoi ? Pas manger je suppose !

-Non, une bière plutôt !

-Après un macchabée, ça s’impose, ajouta Soupe, alors que le rire tonitruant reprenait.

Ils allèrent s’assoir alors qu’Akim partit derrière ses fourneaux.

-Lorsque dans l’exercice de tes fonctions, on t’appelle chef, ça signifie quoi ? demanda Soupe

-Que le gus à fait de la prison.

-Exact ! Et en plus c’est moi qui l’ai coffré. Il trafiquait du shit, des scooters volés, du matériel tombé du camion. Il était le petit caïd d’un squat qu’on appelait la jungle. Toi, tu ne peux pas connaitre, mais il y avait, dans mon enfance, une BD qui s’appelait « Akim, roi de la jungle ». C’est pas un méchant le Akim, sa carrure forçait au respect, pas besoin de sortir le matos. Je l’ai pris à la bonne, et après un an de purgatoire comme il dit, je l’ai un peu aidé pour sa réinsertion.

-et il a l’air de s’éclater, c’est un tonton ?

-Non, mais s’il était au courant d’un truc grave, je pense qu’il nous le dirait. En attendant, je vais faire ma pose prostatique.

Lorsqu’il revint des toilettes, il était au téléphone.

-Oui, … c’est bien ce que je pensais… ça remet tout en question… Rappelle-moi de t’inviter au resto... oui, ce soir si tu veux… Bises

Il arriva à table en même temps que le burger.

-Alors Ringo, tu en penses quoi de notre affaire.

-Je ne sais pas quoi penser, le meurtrier n’a laissé aucune trace, la factrice n’a rien vu alors que ça venait de se passer, comme s’il était invisible.

-Il est invisible, puisqu’il n’existe pas !

-Comment !

-Tu vois, mon jeune Ringo, faire pipi assis aide à la réflexion, c’est la position du penseur de Rodin, et j’en suis arrivé à la conclusion du suicide.

- Heu…

- Simon était en pleine dépression, sa femme se barre avec son meilleur ami ou un parent proche, il picole, perd son boulot, et la maison sera vendue. Cette piaule, tu as vu  les outils dans le garage, il a dû y travailler des années, c’est sans doute l’élément déclencheur. Alors il veut bien se dézinguer mais il veut faire porter le chapeau à l’amant de sa femme. Celui qui est à l’origine de tous ses malheurs.

-C’est bien beau mais il faut des preuves.

-Ah ne m’interromps pas sinon mon burger va être froid.

-Je parie, et ce sera à vérifier, que le couteau est au fameux amant, il lui aura piqué, il décide de se le planter dans le cœur. Mais faut pas laisser d’empreintes donc il choisit de mettre des gants et de s’habiller comme s’il allait sortir. Les gants en cette saison, c’est pas franchement utile, non ? Pour être sûr de son coup il met la lame à l’horizontale, faudrait pas qu’elle ripe sur les côtes et qu’il se rate. Ensuite, il suffit de se laisser tomber en avant, face contre le carrelage. C’est son choix mais c’est hard, la plaie à la tête c’est le choc avec le carrelage. Là un rebond le fait se retourner en partie et il meurt rapidos.

- Un peu tordu comme raisonnement, et la porte ouverte ?

Soupe, s’octroya une énorme bouchée, en faisant un peu la grimace. Il fallait finir ce burger rapidement c’était une question de vie ou de mort pour son estomac.

- La porte ouverte c’est ce qui m’a mis sur la voie, un assassin l’aurait fermée et le corps aurait été retrouvé quelques jours, voire semaines plus tard, vu qu’il ne fréquentait personne. Puis s’il avait été agressé et pris un coup phénoménal en pleine tronche, il serait tombé sur le dos. Or, Emilie vient de me confirmer qu’il n’y a aucune trace de contusion dans le dos, derrière le crane, ou  au rectum. Il n’est donc pas tombé de dos. Les meurtres au couteau, sont souvent la conséquence de plusieurs coups portés, là un seul d’une puissance terrible, c’est peu crédible.

-Peut être que l’assassin n’a pas pu  retirer le couteau …

-De toute façon le sang a dû gicler grave  et il en aurait été recouvert et tout ça sans laisser aucune trace ! Si assassin il y a, c’est Monsieur Propre ! Autre chose, je pense qu’il avait envoyé un message à son soi-disant assassin en l’invitant à passer à 9h pour que la factrice le voie.

-Quelle imagination !

-Tu parles de moi ou de Simon ? (là j’ai eu envie d’écrire : de Karak surtout mais ça aurait fait cabotin)    

 Tu vas rentrer au bureau taper la déposition de la gamine et informer le grand Robert, il va être content, une affaire résolue en moins d’un jour, ça va faire remonter ses stats. Moi, je vais voir la voisine, je ne sais pas si tu as remarqué mais elle ne nous a pas quittés des yeux, elle avait envie qu’on l’interroge, mais pas le ventre vide pour moi…

Lorsqu’il revint au bureau, Il avait l’air radieux, Ringo était seul, les autres étaient partis manger.

-Alors, interrogea Ringo ;

-A part pour le couteau, de provenance inconnue, j’avais tout juste ! La voisine m’a confirmé que c’est le meilleur ami qui lui a enlevé sa dulcinée.  Et comme on discutait, elle me dit : justement ils sont là ! Cette femme doit avoir la vision à 360 degrés. Je suis sorti pour interroger Riton, il s’appelle Henri Ozékla, qui m’a confirmé qu’il avait bien reçu un sms, vers 8h, dans lequel le père Simon lui demandait de passer avant 9h. Mais il s’est méfié et n’est pas venu. Fin de l’histoire, viens, je t’invite à manger un couscous

-Je suis végétarien !

-Personne n’est parfait, mais rassure toi, un couscous, si tu enlèves la viande c’est un plat végétarien, non ?  Je mangerai la bidoche s’il le faut.

Attablé au resto Soupe faisait la gueule.

-D’habitude je dis qu’on peut vivre d’amour et d’eau fraiche… après un bon couscous. Mais là, les conditions ne sont pas remplies. Tu as gouté cette semoule ? Plus fade que de l’eau de source, et ces légumes qui pleurent pour avoir une sauce goutteuse. La viande tu dirais du pâté végétal !

-Vous exagérez, mon  couscous végétarien n’est pas si mauvais que ça. 

-Si ta référence c’est le tofu, j’en suis pas étonné !

-Albert, regardez, y a un client qui se tire sans payer, j’interviens ?

-Déconne pas, c’est Karak, sans lui on n’existe pas…

FIN

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13 novembre 2024 3 13 /11 /novembre /2024 07:19

L’inspecteur Albert Soupe vivait à la frontière du surpoids et de l’obésité. Il suivait un régime pour ça, il mangeait en moyenne quatre à cinq fois par jour et que du consistant. Petit déjeuner british avec œufs  et bacon grillé, il faisait une pose vers 10h pour un hamburger ou un kebab, s’en suivaient couscous, choucroute, cassoulet, etc… le tout sans modération. Si on lui faisait une réflexion, comme il était petit, il disait qu’il n’avait pas fini sa croissance. Quand il avait pris ses fonctions au commissariat il avait commencé son discours comme ça : « Je m’appelle Soupe, je suis un petit gros plein de soupe, je peux devenir soupe au lait mais bien sûr je souhaite être un soupe populaire. » Du coup, il avait effacé toute velléité de moqueries, jeux de mots et taquineries. Et populaire il le fut. Il avait deux qualités essentielles pour être un bon flic, c’était un champion de la filoche, il se fondait dans la foule,  comme le reblochon dans une tartiflette, et il arrivait à résoudre des crimes mystérieux avec des raisonnements à l’emporte-pièce mais qui au final permettaient de clôturer   l’affaire. Par contre fallait pas lui confier la conduite d’une voiture, il provoquait des accidents même à 30 à l’heure. Du coup c’était un marcheur infatigable. Ce matin d’ailleurs il allait au commissariat d’un pas pressé, il devait faire la  connaissance de son nouvel équipier, l’ancien ayant été muté dans sa Bretagne natale.

Une fois la porte de la salle commune poussée, il vit qu’il était attendu. Le commissaire, victime d’un humour parental, lourd à porter, s’appelait Robert Robert, ça ne s’invente pas (si, si, un peu quand même.) Et tout  le monde l’appelait Robert. Il lui présenta un grand gaillard métis, plus près de l’image d’un joueur de basket que de l’inspecteur de police stagiaire qu’il était.

-Inspecteur Soupe, je vous présente votre nouvel équipier, -et s’adressant au mètre quatre-vingt-quinze- heu comment déjà ?

-Rolihlahla Portedieu.

Soupe lui sera la main, une main aux doigts bagués.

-Je t’appellerai Ringo, si tu n’y vois pas d’inconvénient, moi tu m’appelles Soupe ou Albert, ou Bebert.

- Oui, insp… Albert

-C’est bon tu apprends vite.

Robert Robert,  qui s’était un moment retiré dans son bureau où le téléphone sonnait, ressortit un peu contrarié :

-Un meurtre à côté d’ici, rue Marie Curie. Je vais vous y envoyer. Les Dupond Dupont ont planqué toute la nuit, et les autres sont au stand de tir. 

Et le commissaire Robert vit partir ce duo improbable, et pensa que s’ils allaient dans un bowling, l’un ferait la quille l’autre la boule.

Dans la rue, Ringo demanda pourquoi on ne prenait pas de voiture. Il lui fut répondu que deux d’entre elles étaient en réparation, sans préciser qui avait provoqué les accidents et que la Rue Marie Curie était à dix minutes à pied.

-Si c’est la sirène qui te manque on en a sur accus, rigola Soupe

Arrivé sur place il était facile de repérer le lieu du crime. Trois voitures de police et un vélo de facteur attendaient patiemment. Un agent gardait le portillon de la villa et leur distribua gants et sur-chaussures. La porte de la maison était grande ouverte et dévoilait la victime,  allongée sur le dos et un bon gros couteau planté en plein cœur. Il était habillé comme s’il allait sortir, pardessus et  gants ensanglantés.

-Salut Géraldine,

-Salut Souperman !

- Ringo je te présente notre légiste.

-Bonjour Géraldine

-Non ! c’est Emilie,  Géraldine c’est un code entre nous…   

-Il est mort d’un coup de couteau en plein cœur je parie, dit Soupe

-Ta perspicacité m’étonnera toujours ! répliqua Emilie

-Et pourquoi n’ont-ils pas enlevé le couteau ?

-Ils n’ont pas pu ! Et il n’y a pas d’empreinte dessus, par contre il est planté horizontalement, c’est étrange.

Alors Soupe, un peu énervé, se pencha sur le corps, lui mit le pied sur le thorax et tira de toutes ses forces, arrivant à extraire le couteau, comme Arthur l’avait fait avec Excalibur, le petit clapotis de sang en moins.

- Tu vois jeune homme pourquoi je l’appelle Souperman

-Arrête de faire la maline, dis-moi plutôt vers quelle heure ça s’est passé.

-Entre 8 heures 42 et 8h 44….

-Bravo Miss Marple, je suppose que la montre est cassée et arrêtée à 8h 43. Mais dis, il a le visage bien amoché.

- Oui un sacré coup, plus batte de cricket que de baseball.  Le coup a été porté par une surface plane.

-Je suppose que c’est le facteur qui l’a trouvé ?

-Hercule Poirot  ne vous méprenez pas, c’est une factrice,  elle est dans la cuisine, toute retournée la pauvrette.

-Une besancenote, on va lui causer délicatement, tu viens Ringo. Mais avant on fait un tour dans la boutique, monte à l’étage et regarde si quelque chose cloche, en tout cas ce n’est pas un cambriolage qui aurait mal tourné.

Ringo hésita avant de se lancer,

-La victime devait connaitre son agresseur puisqu’elle lui a ouvert et qu’il y a un judas sur la porte.

- Oui enfin, avec l’œilleton il aurait vu la batte de cricket, non ? Mais qui joue au criquet ici ?

Les deux hommes se mirent à fureter un moment et se retrouvèrent à la porte de la cuisine.

-Il vivait seul, une seule brosse à dents, que des habits d’homme, et un désordre d’ado. Rapporta Ringo.

-Avec une fâcheuse tendance à l’alcoolisme. Ce gars a dû se faire plaquer et s’est consolé à la bibine. Un divorce mal vécu.

-Divorce ? Où vous voyez ça. La femme est peut-être morte.

-Je pense pas, il y a du courrier d’avocats et de notaire que j’ai pas encore lu. On va demander à la petite, mais en tout cas le « madame » de la boite aux lettres a été rayé sauvagement. Puis regarde, tu vois que des portraits d’eux ensemble. Mauvaise limonade !

Dans la cuisine, la factrice buvait une tisane que lui avait préparée une fliquette.

-Bonjour, jeunes filles, je vous présente ce beau et surtout grand jeune inspecteur que j’appelle Ringo à cause de ses bagues et moi le petit gros, je suis l’inspecteur Soupe. Je sais c’est un nom lourd à porter même si mes parents  m’ont évité le prénom Pierre. 

- Je m’appelle Rose Alrick. Répondit la factrice dans un sourire triste.

-On aurait quelques questions à vous poser, vous vous sentez prête à y répondre ?

Un murmure répondit oui. Et Ringo, s’apprêtait à noter.

-Vous faites la tournée ici depuis longtemps ?

-Bientôt 4ans.

-Vous deviez donc connaitre Monsieur Simon de son vivant, vous pouvez nous en parler ? à propos c’est bien lui le mort ?

-Oui, oui. Avant, comme je passe autour de 9 heures et qu’avec sa femme ils travaillaient,  je ne les voyais pas souvent. je laissais même parfois des colis à leur voisine.. Puis après que sa femme l’ait quitté, il s’est laissé aller et s’est mis à boire. Interrogez la voisine, elle vous racontera, ensuite il a perdu son emploi. Je l’ai vu plus souvent parce qu’il recevait beaucoup de courrier en recommandé avec accusé de réception.

-Et comment était-t-il ?

- Triste, déprimé et pitoyable. Parfois il venait signer en pyjama et pieds nus.

-Et vous n’avez rien remarqué de particulier en arrivant. Quelqu’un s’enfuir ou une voiture partir sur les chapeaux de roues.

-Non ! J’ai seulement vu la porte ouverte et le… là sa voix devint à peine audible. Soupe interrompit le supplice.

-C’est bon pour nous, comme L’inspecteur Ringo a tout noté, on va taper votre déposition et vous viendrez la signer au commissariat. Cela vous évitera de nous la répéter. Vous voulez que l’on appelle votre supérieur pour lui demander de vous remplacer ?

-Non, je préfère continuer ma tournée, mais je peux sortir par le garage plutôt que par l’entrée ?

-Bien sûr, d’ailleurs il faut qu’on y fasse un tour aussi.

La porte du garage ouverte, ils rentrèrent dans un autre monde où tout était méticuleusement rangé.

 -Ben dit donc, ça change de la maison, un sacré bricoleur notre homme.

-Il ne devait plus y mettre souvent les pieds, surenchérit Ringo.

Ils saluèrent la factrice et en passant devant la poubelle, Soupe souleva le couvercle.

-Pourquoi, je ne suis pas étonné ? dit-il devant le tas de carton pizza.. Note ! Pizza Pepino, si on veut plus d’infos faudra voir le livreur. Ceci dit, j’ai faim. Allons manger.

-Mais il est que dix heures et quart.

-Justement je suis déjà en retard pour  mon hamburger. 

Avant de passer le portillon, Soupe alla  parler à Emilie, et ils partirent rapidement, Soupe avait trop faim.

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8 septembre 2024 7 08 /09 /septembre /2024 06:07

Lorsqu’il revint des toilettes, il était au téléphone.

-Oui, … c’est bien ce que je pensais… ça remet tout en question… Rappelle-moi de t’inviter au resto... oui, ce soir si tu veux… Bises

Il arriva à table en même temps que le burger.

-Alors Ringo, tu en penses quoi de notre affaire.

-Je ne sais pas quoi penser, le meurtrier n’a laissé aucune trace, la factrice n’a rien vu alors que ça venait de se passer, comme s’il était invisible.

-Il est invisible, puisqu’il n’existe pas !

-Comment !

-Tu vois, mon jeune Ringo, faire pipi assis aide à la réflexion, c’est la position du penseur de Rodin, et j’en suis arrivé à la conclusion du suicide.

- Heu…

- Simon était en pleine dépression, sa femme se barre avec son meilleur ami ou un parent proche, il picole, perd son boulot, et la maison sera vendue. Cette piaule, tu as vu  les outils dans le garage, il a dû y travailler des années, c’est sans doute l’élément déclencheur. Alors il veut bien se dézinguer mais il veut faire porter le chapeau à l’amant de sa femme. Celui qui est à l’origine de tous ses malheurs.

-C’est bien beau mais il faut des preuves.

-Ah ne m’interromps pas sinon mon burger va être froid.

-Je parie, et ce sera à vérifier, que le couteau est au fameux amant, il lui aura piqué, il décide de se le planter dans le cœur. Mais faut pas laisser d’empreintes donc il choisit de mettre des gants et de s’habiller comme s’il allait sortir. Les gants en cette saison, c’est pas franchement utile, non ? Pour être sûr de son coup il met la lame à l’horizontale, faudrait pas qu’elle ripe sur les côtes et qu’il se rate. Ensuite, il suffit de se laisser tomber en avant, face contre le carrelage. C’est son choix mais c’est hard, la plaie à la tête c’est le choc avec le carrelage. Là un rebond le fait se retourner en partie et il meurt rapidos.

- Un peu tordu comme raisonnement, et la porte ouverte ?

Soupe, s’octroya une énorme bouchée, en faisant un peu la grimace. Il fallait finir ce burger rapidement c’était une question de vie ou de mort pour son estomac.

- La porte ouverte c’est ce qui m’a mis sur la voie, un assassin l’aurait fermée et le corps aurait été retrouvé quelques jours, voire semaines plus tard, vu qu’il ne fréquentait personne. Puis s’il avait été agressé et pris un coup phénoménal en pleine tronche, il serait tombé sur le dos. Or, Emilie vient de me confirmer qu’il n’y a aucune trace de contusion dans le dos, derrière le crane, ou  au rectum. Il n’est donc pas tombé de dos. Les meurtres au couteau, sont souvent la conséquence de plusieurs coups portés, là un seul d’une puissance terrible, c’est peu crédible.

-Peut être que l’assassin n’a pas pu  retirer le couteau …

-De toute façon le sang a dû gicler grave  et il en aurait été recouvert et tout ça sans laisser aucune trace ! Si assassin il y a, c’est Monsieur Propre ! Autre chose, je pense qu’il avait envoyé un message à son soi-disant assassin en l’invitant à passer à 9h pour que la factrice le voie.

-Quelle imagination !

-Tu parles de moi ou de Simon ? (là j’ai eu envie d’écrire : de Karak surtout mais ça aurait fait cabotin)    

 Tu vas rentrer au bureau taper la déposition de la gamine et informer le grand Robert, il va être content, une affaire résolue en moins d’un jour, ça va faire remonter ses stats. Moi, je vais voir la voisine, je ne sais pas si tu as remarqué mais elle ne nous a pas quittés des yeux, elle avait envie qu’on l’interroge, mais pas le ventre vide pour moi…

Lorsqu’il revint au bureau, Il avait l’air radieux, Ringo était seul, les autres étaient partis manger.

-Alors, interrogea Ringo ;

-A part pour le couteau, de provenance inconnue, j’avais tout juste ! La voisine m’a confirmé que c’est le meilleur ami qui lui a enlevé sa dulcinée.  Et comme on discutait, elle me dit : justement ils sont là ! Cette femme doit avoir la vision à 360 degrés. Je suis sorti pour interroger Riton, il s’appelle Henri Ozékla, qui m’a confirmé qu’il avait bien reçu un sms, vers 8h, dans lequel le père Simon lui demandait de passer avant 9h. Mais il s’est méfié et n’est pas venu. Fin de l’histoire, viens, je t’invite à manger un couscous

-Je suis végétarien !

-Personne n’est parfait, mais rassure toi, un couscous, si tu enlèves la viande c’est un plat végétarien, non ?  Je mangerai la bidoche s’il le faut.

Attablé au resto Soupe faisait la gueule.

-D’habitude je dis qu’on peut vivre d’amour et d’eau fraiche… après un bon couscous. Mais là, les conditions ne sont pas remplies. Tu as gouté cette semoule ? Plus fade que de l’eau de source, et ces légumes qui pleurent pour avoir une sauce goutteuse. La viande tu dirais du pâté végétal !

-Vous exagérez, mon  couscous végétarien n’est pas si mauvais que ça. 

-Si ta référence c’est le tofu, j’en suis pas étonné !

-Albert, regardez, y a un client qui se tire sans payer, j’interviens ?

-Déconne pas, c’est Karak, sans lui on n’existe pas…

FIN

 

 

 

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6 septembre 2024 5 06 /09 /septembre /2024 06:21

Dans la cuisine, la factrice buvait une tisane que lui avait préparée une fliquette.

-Bonjour, jeunes filles, je vous présente ce beau et surtout grand jeune inspecteur que j’appelle Ringo à cause de ses bagues et moi le petit gros, je suis l’inspecteur Soupe. Je sais c’est un nom lourd à porter même si mes parents  m’ont évité le prénom Pierre. 

- Je m’appelle Rose Alrick. Répondit la factrice dans un sourire triste.

-On aurait quelques questions à vous poser, vous vous sentez prête à y répondre ?

Un murmure répondit oui. Et Ringo, s’apprêtait à noter.

-Vous faites la tournée ici depuis longtemps ?

-Bientôt 4ans.

-Vous deviez donc connaitre Monsieur Simon de son vivant, vous pouvez nous en parler ? à propos c’est bien lui le mort ?

-Oui, oui. Avant, comme je passe autour de 9 heures et qu’avec sa femme ils travaillaient,  je ne les voyais pas souvent. je laissais même parfois des colis à leur voisine.. Puis après que sa femme l’ait quitté, il s’est laissé aller et s’est mis à boire. Interrogez la voisine, elle vous racontera, ensuite il a perdu son emploi. Je l’ai vu plus souvent parce qu’il recevait beaucoup de courrier en recommandé avec accusé de réception.

-Et comment était-t-il ?

- Triste, déprimé et pitoyable. Parfois il venait signer en pyjama et pieds nus.

-Et vous n’avez rien remarqué de particulier en arrivant. Quelqu’un s’enfuir ou une voiture partir sur les chapeaux de roues.

-Non ! J’ai seulement vu la porte ouverte et le… là sa voix devint à peine audible. Soupe interrompit le supplice.

-C’est bon pour nous, comme L’inspecteur Ringo a tout noté, on va taper votre déposition et vous viendrez la signer au commissariat. Cela vous évitera de nous la répéter. Vous voulez que l’on appelle votre supérieur pour lui demander de vous remplacer ?

-Non, je préfère continuer ma tournée, mais je peux sortir par le garage plutôt que par l’entrée ?

-Bien sûr, d’ailleurs il faut qu’on y fasse un tour aussi.

La porte du garage ouverte, ils rentrèrent dans un autre monde où tout était méticuleusement rangé.

 -Ben dit donc, ça change de la maison, un sacré bricoleur notre homme.

-Il ne devait plus y mettre souvent les pieds, surenchérit Ringo.

Ils saluèrent la factrice et en passant devant la poubelle, Soupe souleva le couvercle.

-Pourquoi, je ne suis pas étonné ? dit-il devant le tas de carton pizza.. Note ! Pizza Pepino, si on veut plus d’infos faudra voir le livreur. Ceci dit, j’ai faim. Allons manger.

-Mais il est que dix heures et quart.

-Justement je suis déjà en retard pour  mon hamburger. 

Avant de passer le portillon, Soupe alla  parler à Emilie, et ils partirent rapidement, Soupe avait trop faim.

Le « Akim Burger » n’était pas loin du commissariat, et la porte franchie, le grand black derrière le comptoir interpella Soupe.

-Alors chef, Je commençais à m’inquiéter !  C’est pas dans votre habitude d’arriver en retard !

-Un macchabée rue Marie Curie, nous a retardés.

-Je suis innocent, chef, j’ai un alibi. Et là, un rire phénoménal remplit la salle encore déserte, un rire communicatif qui fit sourire Ringo.

-Akim, je te présente l’inspecteur Ringo, et vice-versa.

- A vous aussi, il vous a donné un surnom, vous allez le porter toute votre vie ! C’est comme le sparadrap du capitaine Cradoc ! Et le rire ressortit en cascade de sa bouche.  Comme d’hab chef, le spécial Akim.

-Avec une SanPé et quatre frites…

-C’est ça quatre frites, et le rire reprit de plus belle.

-Ringo, tu veux quoi ? Pas manger je suppose !

-Non, une bière plutôt !

-Après un macchabée, ça s’impose, ajouta Soupe, alors que le rire tonitruant reprenait.

Ils allèrent s’assoir alors qu’Akim partit derrière ses fourneaux.

-Lorsque dans l’exercice de tes fonctions, on t’appelle chef, ça signifie quoi ? demanda Soupe

-Que le gus à fait de la prison.

-Exact ! Et en plus c’est moi qui l’ai coffré. Il trafiquait du shit, des scooters volés, du matériel tombé du camion. Il était le petit caïd d’un squat qu’on appelait la jungle. Toi, tu ne peux pas connaitre, mais il y avait, dans mon enfance, une BD qui s’appelait « Akim, roi de la jungle ». C’est pas un méchant le Akim, sa carrure forçait au respect, pas besoin de sortir le matos. Je l’ai pris à la bonne, et après un an de purgatoire comme il dit, je l’ai un peu aidé pour sa réinsertion.

-et il a l’air de s’éclater, c’est un tonton ?

-Non, mais s’il était au courant d’un truc grave, je pense qu’il nous le dirait. En attendant, je vais faire ma pose prostatique.

A SUIVRE

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5 septembre 2024 4 05 /09 /septembre /2024 06:00

L’incroyable enquête de l’Inspecteur Soupe

L’inspecteur Albert Soupe vivait à la frontière du surpoids et de l’obésité. Il suivait un régime pour ça, il mangeait en moyenne quatre à cinq fois par jour et que du consistant. Petit déjeuner british avec œufs  et bacon grillé, il faisait une pose vers 10h pour un hamburger ou un kebab, s’en suivaient couscous, choucroute, cassoulet, etc… le tout sans modération. Si on lui faisait une réflexion, comme il était petit, il disait qu’il n’avait pas fini sa croissance. Quand il avait pris ses fonctions au commissariat il avait commencé son discours comme ça : « Je m’appelle Soupe, je suis un petit gros plein de soupe, je peux devenir soupe au lait mais bien sûr je souhaite être un soupe populaire. » Du coup, il avait effacé toute velléité de moqueries, jeux de mots et taquineries. Et populaire il le fut. Il avait deux qualités essentielles pour être un bon flic, c’était un champion de la filoche, il se fondait dans la foule,  comme le reblochon dans une tartiflette, et il arrivait à résoudre des crimes mystérieux avec des raisonnements à l’emporte-pièce mais qui au final permettaient de clôturer   l’affaire. Par contre fallait pas lui confier la conduite d’une voiture, il provoquait des accidents même à 30 à l’heure. Du coup c’était un marcheur infatigable. Ce matin d’ailleurs il allait au commissariat d’un pas pressé, il devait faire la  connaissance de son nouvel équipier, l’ancien ayant été muté dans sa Bretagne natale.

Une fois la porte de la salle commune poussée, il vit qu’il était attendu. Le commissaire, victime d’un humour parental, lourd à porter, s’appelait Robert Robert, ça ne s’invente pas (si, si, un peu quand même.) Et tout  le monde l’appelait Robert. Il lui présenta un grand gaillard métis, plus près de l’image d’un joueur de basket que de l’inspecteur de police stagiaire qu’il était.

-Inspecteur Soupe, je vous présente votre nouvel équipier, -et s’adressant au mètre quatre-vingt-quinze- heu comment déjà ?

-Rolihlahla Portedieu.

Soupe lui sera la main, une main aux doigts bagués.

-Je t’appellerai Ringo, si tu n’y vois pas d’inconvénient, moi tu m’appelles Soupe ou Albert, ou Bebert.

- Oui, insp… Albert

-C’est bon tu apprends vite.

Robert Robert,  qui s’était un moment retiré dans son bureau où le téléphone sonnait, ressortit un peu contrarié :

-Un meurtre à côté d’ici, rue Marie Curie. Je vais vous y envoyer. Les Dupond Dupont ont planqué toute la nuit, et les autres sont au stand de tir. 

Et le commissaire Robert vit partir ce duo improbable, et pensa que s’ils allaient dans un bowling, l’un ferait la quille l’autre la boule.

Dans la rue, Ringo demanda pourquoi on ne prenait pas de voiture. Il lui fut répondu que deux d’entre elles étaient en réparation, sans préciser qui avait provoqué les accidents et que la Rue Marie Curie était à dix minutes à pied.

-Si c’est la sirène qui te manque on en a sur accus, rigola Soupe

Arrivé sur place il était facile de repérer le lieu du crime. Trois voitures de police et un vélo de facteur attendaient patiemment. Un agent gardait le portillon de la villa et leur distribua gants et sur-chaussures. La porte de la maison était grande ouverte et dévoilait la victime,  allongée sur le dos et un bon gros couteau planté en plein cœur. Il était habillé comme s’il allait sortir, pardessus et  gants ensanglantés.

-Salut Géraldine,

-Salut Souperman !

- Ringo je te présente notre légiste.

-Bonjour Géraldine

-Non ! c’est Emilie,  Géraldine c’est un code entre nous…   

-Il est mort d’un coup de couteau en plein cœur je parie, dit Soupe

-Ta perspicacité m’étonnera toujours ! répliqua Emilie

-Et pourquoi n’ont-ils pas enlevé le couteau ?

-Ils n’ont pas pu ! Et il n’y a pas d’empreinte dessus, par contre il est planté horizontalement, c’est étrange.

Alors Soupe, un peu énervé, se pencha sur le corps, lui mit le pied sur le thorax et tira de toutes ses forces, arrivant à extraire le couteau, comme Arthur l’avait fait avec Excalibur, le petit clapotis de sang en moins.

- Tu vois jeune homme pourquoi je l’appelle Souperman

-Arrête de faire la maline, dis-moi plutôt vers quelle heure ça s’est passé.

-Entre 8 heures 42 et 8h 44….

-Bravo Miss Marple, je suppose que la montre est cassée et arrêtée à 8h 43. Mais dis, il a le visage bien amoché.

- Oui un sacré coup, plus batte de cricket que de baseball.  Le coup a été porté par une surface plane.

-Je suppose que c’est le facteur qui l’a trouvé ?

-Hercule Poirot  ne vous méprenez pas, c’est une factrice,  elle est dans la cuisine, toute retournée la pauvrette.

-Une besancenote, on va lui causer délicatement, tu viens Ringo. Mais avant on fait un tour dans la boutique, monte à l’étage et regarde si quelque chose cloche, en tout cas ce n’est pas un cambriolage qui aurait mal tourné.

Ringo hésita avant de se lancer,

-La victime devait connaitre son agresseur puisqu’elle lui a ouvert et qu’il y a un judas sur la porte.

- Oui enfin, avec l’œilleton il aurait vu la batte de cricket, non ? Mais qui joue au criquet ici ?

Les deux hommes se mirent à fureter un moment et se retrouvèrent à la porte de la cuisine.

-Il vivait seul, une seule brosse à dents, que des habits d’homme, et un désordre d’ado. Rapporta Ringo.

-Avec une fâcheuse tendance à l’alcoolisme. Ce gars a dû se faire plaquer et s’est consolé à la bibine. Un divorce mal vécu.

-Divorce ? Où vous voyez ça. La femme est peut-être morte.

-Je pense pas, il y a du courrier d’avocats et de notaire que j’ai pas encore lu. On va demander à la petite, mais en tout cas le « madame » de la boite aux lettres a été rayé sauvagement. Puis regarde, tu vois que des portraits d’eux ensemble. Mauvaise limonade !

A SUIVRE

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