
« 佐罗 请人 » Murmura la voix grave qui sortait du placard. Mince du chinois ! se dit la petite Mousse. Oui, là je dois t’avouer que je l’ai baptisé comme ça mon héroïne « l’étroite moustiquaire » . J’en ai mare de rabaler, pardon, de traîner ce jeu de mots lourd comme le cadavre d’une belle mère dans un sac poubelle (non, non, j’ai rien avoué) Bref la voix qui sortait du placard parlait chinois et heureusement que dans la coupe de fruit une mandarine put assurer la traduction. « Si maintenant les vannes de Karak sont dissimulées ! » se rengorgea un citron acide qui s’appelait Frère le Doux (je sais ça devient compliqué). Un chinois dans un placard ? tu t’interroges ! tu t’étonnes (surtout toi Kinou avec ce froid) Ben où tu le mets le tiens, de chinois, Monsieur Triste? Je parle de l’ustensile de cuisine gros malin ! Même si c’est vrai qu’un petit tamis tu peux aussi le trouver dans le placard de la chambre ! ou sous le lit. Ben oui, toi qui lit, je te chambre sans ski ! Bref la mandarine traduisit : « Petite moustiquaire du soleil couchant, tu crois au bonheur parce que tous tes anneaux sont propres et sans clergé (là c’est la traduction de « poudre à récurer » qui déconne). Mais regarde mon gros ventre fatigué ! La vielle a prévu de me l’arracher et de te mettre à sa place. » D’un seul coup le silence se fit plus intense, c’était le fameux silence des anneaux qui restera dans les annales, plus profond donc. Aussitôt, la petite Mousse prit ses absences de jambes à son absence de cou et se précipita sous la porte d’entrée fermée à clef. Que n’avait-elle fait là? Tu n’ ignores pas ( de Montand on disait il n’est pas sans s’ignorer) que c’est le passage secret qui donne accès à la quatrième dimension. Tu doutes ? Alors voilà tu vas faire l’expérience toi même, jette-toi contre une porte d’entrée fermée à clef et dis moi si tu ne ressens rien d’anormal ? Il faut la traverser bien sûr ! Tu la sens bien là la quatrième dimension ? Et ça te fait rire ? A quoi ça sert que je me casse le QI, si c’est pour essuyer tes sarcasmes ! Tiens je sais pas si je vais pas te planter là ! Tu ne sauras jamais rien de la quatrième dimension, remarque on s’en fout un peu, ça fait un moment qu’on est dans la cinquième… A SUIVRE, selon la demande, FIN si vous le souhaitez, comme pour les élections.. VOTEZ
Paris ! enfin ! L’étroite moustiquaire rêvait d’un histoire à la yondricen, cendrillon à l’envers si tu préfères. Elle imaginait que sa citrouille métallique allait se transformer en carrosse, et qu’une nuée de princes viendraient se prosterner à ses trous. Des princes monseigneur qui lui proposeraient de la fixer dans quelques lieux du chic parisien. Mais ce n’était pas le jour des princes qu’on sort. Elle sauta de sa citrouille mécanique sur les grands boulevards. La voilà sur le pavé, à nouveau, oui mais le pavé parisien ! et qu’y a-t-il sous le pavé ? Paris plage, bien sûr. Alors qu’elle s’attendait à se faire rouler dessus par des véhicules pressés, elle entendit des cris et des vociférations qui lui firent comprendre qu’elle tombait en pleine manifestation. Tous les syndicats s’étaient entendus pour faire un cortège unique, incroyable pour une manif de malentendants. C’est pour cela qu’ils criaient si fort d’ailleurs. Et pour comprendre ce que les autres et les uns scandaient, les muets utilisaient le langage des signes pour traduire. Une manif en version très originale et sous-titrée, en fait. Demain Libération titrera « les feuilles mortes se rappellent à la masse ! ». Quelle aventure ! se disait notre petite moustiquaire, lorsqu’elle sentit une main tremblante la ramasser et la fourrer dans un cabas. Elle se retrouva au milieux de poireaux ébouriffés qui sentaient de la tête, sans crier aïe, et une tomate bavarde qui s’appelait Juju . Tous revenaient des courses et n’y avaient rien gagné.
Pour s’évader, il fallait comme dans toute vie laborieuse dans un labo peu rieur, qu’elle échappe à son cadre supérieur. Elle choisit le moment où la seule voiture passait encore régulièrement dans ce coin perdu. On se jette par la fenêtre pour se suicider, elle le fit pour vivre sa vie, juste au moment où le véhicule jaune passait sous elle. Elle s’accrocha au bastingage en bénissant le service public. Adieu, veau, vache, cochon couvées, seuls les matérialistes s’attachent à ces valeurs vénales vénérées des vaniteux vandales qui vampirisent votre vie, l’aventure, avec un grand V, autrement plus excitante avait un goût et il était sucré ! (tu peux recopier les phrases si tu les trouves jolies ou les ressortir dans la conversation, c’est gratuit aussi !) Arrivée devant la Poste, l’étroite moustiquaire, notre sympathique héroïne qui ne portait pas de prénom, puisque cette coutume n’existe pas chez les barrières (malgré Raoul et sa chevelure gris-agée), décida de se laisser choir sur le bitume. Elle découvrit alors la rude épreuve du trottoir, les voitures qui passaient , sans même un regard attendri, les longues heures de soixante minutes d’attente.. elle y perdit un peu de sa naïveté, mais restait convaincue qu’elle s’en sortirait. On peut dire que tout le monde lui passa dessus, sauf le train, bien sûr, puisqu’il avait décidé de dérailler ailleurs. Pourquoi faire ailleurs ce qu’on peut faire chez soi ? mais à ce train on s’égare…. Elle trouva pourtant un moyen de se sortir de là, un camion de ferrailleurs qui menait bon train, sans crier gare, tomba amoureux d’elle et l’aimanta. Les champs magnétiques sont les plus attirants des champs surtout si tes atomes sont différentiellement opposés, à ceux des ions de ton partenaire. Leur intensité est proportionnelle au peu de résistance du conducteur sous tension. Ce que les humains définissent avec le manque d’élégance qui les caractérise par la formule U= RI, c’est la dure loi des hommes. Ensemble, ils partirent donc vers la capitale, pourtant si minuscule sur la carte, même si elle était écrite en majuscule… A SUIVRE sans GPS
Mozart à trois ans composait déjà des sonates. De mon coté, au même age, j’écrivais une nouvelle « l’étroite moustiquaire ». Mes parents virent l’allusion à l’œuvre d’Alexandre Dumas, ce qui était formidable puisqu’ils ne savaient ni lire ni écrire et qu’ils ne connaissaient pas les trois mousquetaires. Le plus sensationnel résidait dans le fait que je ne savais pas lire non plus, écrire oui, mais lire non. Troublant n’est-il pas ? Je te sens fébrile à te demander si tu vas pouvoir lire cette œuvre de jeunesse/genèse car où il y a de la genèse, il y a du plaisir, bien sûr. Soit, mais je t’averti humblement, c’est une première internationale (mais non pas celle de 1864) une première mondiale disons (ça te va là ?) En effet c’est la première et la seule fois, dans l’univers entier, où une moustiquaire est l’héroïne d’une histoire. Le monde manque tellement d’imagination que ce n’est pas vraiment une surprise. C’est vrai qu’il est difficile de se mettre dans la peau d’une moustiquaire, alors que maintenant avec la chirurgie on te met plus facilement une moustiquaire dans la peau . Allez ça démarre..
L’étroite moustiquaire encadrait la petite lucarne, qu’ici on appelle un fenestrou, d’une petite pièce recluse dans le fond d’un grenier perdu d’une maison banalement sordide. Si on l’avait mise là, c’était parce qu’on ouvrait parfois le fenestrou l’été pour tenter d’évacuer la chaleur qui s’était réfugiée dans les combles, comme des parachutistes anglais pendant la seconde guerre mondiale ( c’est bien de mettre des références historiques ça date le récit). C’est dire si la moustiquaire s’ennuyait. La souillarde n’avait pour but que d’entasser la poussière qui s’y déposait, et elle faisait ça scrupuleusement, elle ne recelait pas de trésors cachés et n’abritait jamais d’ amours illégitimes ni d’enfants joueurs. Bref, les jours passaient sans relief ni actualité, tout ici était morne et triste. La moustiquaire n’en pouvait plus, pas de volet avec qui échanger quelques mots et à énerver pour le faire sortir de ses gongs. De son coté la fenêtre restait de glace, pas moyen de se payer un verre avec elle. Alors la petite moustiquaire décida de quitter cette cambrousse où les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi.. Elle décida d’aller tenter sa chance dans le grand Paris, la ville lumière où peut –être elle pourrait servir les gaines d’aérations de théâtres ou de cabarets, autrement plus animés.. A SUIVRE
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