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16 février 2025 7 16 /02 /février /2025 07:24

Dans le retro. Une vraie aventure du quotidien.

Je quittais ma deuxième résidence secondaire qui est Leroy Merlin où j’étais venu acheter du mortier. Je te rassure ma première résidence secondaire est la déchèterie. Sur la route d’accès à la zone commerciale je suis une voiture qui roule à 15Km/h. Elle se dirige vers l’entrée d’un parking à droite avant de changer d’avis alors que j’allais la doubler.  Il y a deux voies étroites et une ligne blanche continue, la voiture refait le coup, semble s’engager puis revient sur sa décision. Je lui fais un appel de phare, j’ai horreur de klaxonner, j’ai d’ailleurs cherché longtemps où il était avant de voir l’incrustation d’un clairon sur le  volant. La voiture met son clignotant et se gare contre le trottoir. Je suis obligé de chevaucher la ligne blanche. En doublant, je regarde le conducteur qui parle à son passager, je vois que son cou, un cou de joueur de rugby, première ligne de mêlée, et une coiffure à la kim Jong-un. Le genre à être amoureux d’une batte de baseball. Je dois avouer que ça m’a dissuadé de l’engueuler.  Mais au moment où je dépasse, Blong ! Un grand coup dans la portière arrière. Je pense à un coup de pied de King Kong, mais je me demande comment il a fait. Je roule traverse un rondpoint surchargé, continue dans une zone pavillonnaire où je m’arrête pour regarder les dégâts. Et qui se gare après moi ?  King Kong ! C’est le passager, un homme d’une cinquantaine d’années,  qui sort et  me dit que j’ai cassé le retro, très poliment, trop ! Bon on va voir, je m’attendais à le voir pendre, mais pas du tout, il est en place. Je le touche et le miroir tombe.

-c’est rien, il est juste déboité.

-Non, non, il est cassé !

-Mais les deux fils ne sont pas raccordés !

-Vous les avez arrachés.

Je sens un peu la carabistouille et je dis qu’on va faire un constat. J’entre dans ma voiture je cherche dans la boite à gants. Je n’en ai pas ! Il me dit qu’eux non plus n’en ont pas. La porte passager s’ouvre et le gars me demande s’il peut s’assoir.

Une fois assis il me dit que c’est la voiture du patron et que peut-être il va pouvoir prendre ça à son compte et il téléphone. Un coup de fil bizarre, je n’entends pas du tout son correspondant, en tout cas le monologue donne ça :

-J’ai eu un accrochage avec un monsieur sympathique qui a cassé le rétro. On peut le prendre en compte ?

-Ah non ! Mince ! et on n’a pas de constat.

-A l’amiable, oui.

-Combien ça coûte ? Il dit le nom de la marque et a la réponse de suite.

-145€, c’est pas cher, dit-il en me regardant et en jetant un œil à l’arrière de mon Kangoo.  Avant de venir je suis passé à la déchet balancer des gravats et des encombrants. Et à mon habitude j’ai gardé des merdes dont je pense avoir un jour l’utilité, mais qui seront du prochain voyage.

-145€, pas cher ? Vous plaisantez, j’ai que 20€. S’il n’y avait pas eu  le sumo toujours au volant, j’aurai foutu le mec dehors, mais là, fallait ruser.

-Et d’abord comment j’ai pu vous accrocher, mon rétroviseur n’a rien.

-Il est plus haut !

-Vous  étiez garé, si j’ai pas touché avec la porte de devant comment c’est possible.

- vous vous êtes rabattu trop vite. On s’était arrêté pour laisser passer un piéton.

- Non, non, ne me prenez pas pour un imbécile, il n’y avait pas de piéton, vous avez mis le cligno et vous vous êtes serrés du trottoir.

-Il avait mis le cligno ?

-Oui !  et comment je vous ai pas embouti l’aile ?

-bon écoutez, je prends 45€ à ma charge et vous m’en donnez 100 ! Et là je comprends que c’est une vraie arnaque.

-Mais je ne les ai pas. J’en ai que 20.

-On va au distributeur et vous les retirez ! C’est ça avec King kong sur mon épaule ;

-Mais j’ai pas ! et là je me dis qu’il faut que je l’arnaque aussi

-Je touche une retraite de misère, je travaille au black pour finir le mois et vous voulez que je vous file 100€ ?

-50 alors ! Je me dis que je ne suis pas si mauvais comédien, mais il faut en finir.

-Mais enfin regardez dans quoi je roule ! Regardez-moi ! Je suis coiffé comme… comme personne, je ne suis pas coiffé du tout ! Version ébouriffé ! Et là, éclair de génie, je sors mon portable, un truc du néolithique inférieur et je lui dis.

-Si j’avais 50 € vous croyez que j’aurais ça comme téléphone.

Devant cette preuve irréfutable de pauvreté, ce signe extérieur de misère, il jette l’éponge.

-C’est bon, je m’arrangerais.

J’en rajoute un brin en lui serrant la main. Je monte dans la voiture et attend que King Kong fasse demi-tour et retourne dans la jungle urbaine. Puis faut pas que je traine j’ai rendez-vous chez le coiffeur.(Même ça c’est vrai)

 

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3 février 2025 1 03 /02 /février /2025 10:45

Le gros souci quand tu es vieux c'est le manger. Occasion à ne pas rater pour une bonne dispute avec madame si c'est elle qui prépare le repas.. Formidable opportunité de dénigrement si c'est ta belle fille qui joue les cuistots. Toi, ton boulot c'est d'aller chercher le pain. Mais tu n 'iras que vers midi, et pas à la boulangerie qui est à 50 mètres et qui fait du bon pain, non, tu vas le chercher plus loin au supermarché. Midi c'est pile poil quand ça s'affole aux caisses. Comme tu as pris la canne et que tu n'as qu'un article, tu passes devant tout le monde avec ton pain tout moulègas mais qui coûte dix centimes de moins. Parfois tu as une réflexion du genre "il peut pas venir plus tôt, le vieux!" Tu l'ignores mais en représailles tu lâches un gros pet, discret mais odorant, une fois que tu as payé. Non, mais c'est pas aux vieux pithécanthropes qu'on va apprendre la politesse.. A table tu dois te faire attendre, et surtout ne pas attendre les autres, attaquer l'assiette à grands coups de fourchettes sauvages dès que tu es servi. Même si c'est excellent, il te faut jamais le dire et se plaindre plutôt que c'est trop chaud ou froid ou salé ou sucré.. Sinon c'est ta position sociale de maître des lieux qui sera contestée. Tu as attendu toute une vie pour en arriver là, ne l'oublie jamais, et pour te faire respecter il faut te faire craindre! Bon, le repas terminé, tu files devant la télé, si t'es une vieille ce sont les feux de l'amour, si t'es un vieux c'est Derrick . Dans les deux cas c'est le 3000eme épisode, mais tu t'en fous t'es là pour roupiller. Après ce que tu as bouffé faut faire la sieste digestive..

La sieste, quand tu es vieux, ne peut pas s'imaginer ailleurs que devant la télé. D'ailleurs les programmes sont prévu pour ça. Pour toi, vieille, ce sont "les feux de l'amour". Depuis le temps ça devrait s'appeler" les braises de l'amour" parce que le feu ça fait longtemps qu'il a été allumé. Pour toi, vieux, ce sont les séries policières soft. Tu as plus de choix, l'éternel Derrick , Colombo, Hercule Poirot, Maigret ( "Janvier faites monter les sandwiches" " Patron, un blanc limé SVP") et je te recommande Miss Marpell, une vieille avec une crêpe sur la tête en guise de chapeau Tu te dis que ce sont des redifs permanentes alors pourquoi les regarder? Ben, c'est simple, on ne voit jamais la fin, on ne connaît pas l'assassin, c'est frustrant!. Dans le cahier de charge de la série, il ne faut pas de coup de feu, et surtout pas de rafales. La dernière rafale à fait 15 morts, 15 crises cardiaques chez les vieux qui roupillaient devant la télé. Les meurtriers se sont adaptés, ils choisissent le silencieux ou l'arme blanche. . Bon au réveil de la sieste quand tu es vieux ou même bébé, faut penser au goûter, après toute cette énergie dépensée, il faut refaire des forces, il y a un match de foot retransmis après… .

Le goûter, quand tu es vieux, ne peut pas s'envisager sans tartines à tremper dans du chocolat au lait ou sans te barbouiller les lèvres d'un gâteau à la crème. Tu n'en a plus rien à cirer de ta ligne, ton cholestérol ou ton diabète. Même si ces libations te prennent du temps, il en reste pas mal à tuer avant le souper. L’hiver ce sera un tour au bistrot, là près du radiateur tu taperas la belote avec trois autres casquettes grises, ou de marin si t'es breton. Tu feras durer la café et lira le journal du jour, histoire de rentabiliser la dépense. La partie engagée, le cycle infernal et immuable pourra commencer: Météo, nécro, ragots, rétro, bobos, des sujets de conversations captivants. L'été c'est "les boules". Un vrai sport olympique, à la différence près que tu as un ramasse boules aimanté, because l'arthrite même si tu t'en occupes pas, elle s'occupe de toi, mé damné! Mais attention, il ne te faudra pas rater "Questions pour un Champion." Oh pas pour essayer de trouver les réponses, déjà l'autre parle trop vite puis les questions sur la Rome antique c'est pas pour toi, t'as jamais été romantique d'ailleurs. Non c'est pour savoir, si le gros à lunettes qui vient pour la troisième fois va se faire ratatiner par la petite vieille institutrice qui en connaît tellement que tu te demandes bien où elle stocke ça ! elle a une si petite tête.. L'émission finie, avec la victoire du jeune con que tu n'as pas vu venir, tu passes à table. Au souper tu manges, presque rien, une bonne soupe que maman a faite. A oui ta femme tu l'appelles maman et elle te dit papa, c'est dans le protocole vieillesse. Donc une bonne soupe et un yaourt, enfin c'est ce que tu dis a tes enfants, sinon tu pioches un fond de ragoût, une moitié de camembert, le reste de jambon que sinon il va falloir jeter, vu que la date de péremption est passée de quinze jours. Mais tu en as vu d'autres. Puis un coup de rouge pour te laver les dents avant de les mettre dans le verre. Tu court-circuites la salle de bain, il n'y a que les gens sales qui se lavent. Puis faut aller voir « un si grand soleil » puisque ça parle de Monpeyé. Enfin !Pour te satisfaire de ton sort tu vas sur LCI ils ont toujours une guerre sur le feu. Là, devant tous ces massacres tu te dis que tu as bien de la chance de vivre cette époque formidable et tu vas te coucher, il y a que là que tu pourras un peu rêver d'un monde meilleur.

 

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2 février 2025 7 02 /02 /février /2025 08:13

L'apprentissage pas sorcier

Me voilà avec la soixante-dizaine entamée; va me falloir devenir vieux! Je vais apprendre sur le tard. Quand tu arrives aux soixante-dix berges du fleuve de la vie (un peu de poésie ne fait pas souffrir), faut s'y résigner. C'est un peu comme le sommet d'un col en vélo, tu vas devoir descendre, c'est pour ça que le temps passe plus vite. Mais tu sais déjà que tu passeras pas la ligne d'arrivée les bras levés au ciel mais repliés sur ton ventre. Je te dis pas comment ils se font chier les croque-morts pour t'ajuster les doigts en queue d'aronde avec la raideur cadavérique. Puis pas question de t 'emboîter lundi avec mardi. La mort c'est sérieux.

Pour devenir vieux donc, certains commencent tôt, moi j'ai préféré attendre. Voilà donc le nécessaire à savoir si tu veux régresser tranquillement Au réveil, le matin, il faut que tu ai mal quelque part, sinon ça ne veut pas dire que tu vas bien mais que tu es mort. Il faut se lever du pieds gauche et commencer à rouspéter, à roumèguer plus exactement, parce que tu te sens obligé de parler un peu patois. Pardon! Occitan! Macarel! Le premier soucis c'est le pipi because (c'est pas de l'occitan mais ça fait intellectuel) la prostate. Puis faut préparer les médocs, les poutingues, contre le cholestérock and roll, pour le cœur avec les gouttes pour la prostate pour les messieurs et celles contre les bouffées de chaleur pour vous mesdames. Les bouffées de chaleur qui vous aurez jusqu'à l'incinération, et même pendant. Puis il faut te soucier des dents, tu les as pas forcément dans la bouche mais dans un verre ou pliées dans un mouchoir quelque part. Mais bon tu peux déjeuner sans puisque tu vas bien laisser tremper tes tartines dans ton café au lait. Comme disait Brel, ça fera des grands fischss et le liquide te coulera dans ta barbe de la semaine. Un vrai délice, un peu bestial, celui de manger comme un goret, mais tu t'en cagues, tu dois rien à personne et tu payes tes impôts. Enfin tu vas te démerder pour pas en payer. Ensuite, le rot n'étant plus de saison tu vas caguer. Le caca c'est un thème majeur dans les conversations des vieux, va falloir étudier toute la palette (si j'ose dire) des possibilités. De la constipation sévère à la diarrhée foudroyante tu dois tout connaître.

Ah les joies du cagadou quand tu es vieux et que tu as le temps d'y rester des plombes.. Dans cette position proche du penseur de Rodin, libre, décontracté des sphincters, tu fais les mots croisés du programme télé, en jetant un œil à l'émission devant laquelle tu vas t'endormir le soir. Passionnant! S'il y a un endroit où le vieux se sent roi, c'est bien celui-là et pas seulement à cause du trône. Ensuite, il faut en sortir et ne pas oublier de tirer la chasse. Je dis ça parce qu' à cet âge, afin d'économiser l'eau et de réduire la facture fluviale, tu ne la tires pas toujours, sinon c'est gaspiller. Avec le même souci, tu passes rapidement devant le miroir de la salle de bain en ignorant les robinets, un coup de peigne à la rigueur, pour les non-chauves. Et pourquoi pas faire péter un coup d'eau de Cologne Mont Saint Michel pour masquer un peu les odeurs et sentir bon. C'est Dimanche! Merde! Le vieux qui se respecte pue un peu et aime bien çà. Avec ton urine qui macère dans la cuvette, ça te rassérène de sentir flotter tes effluves, c'est TON pipi qui te prouves que tu es bien chez TOI. N'oublions pas que le chien, grand ami de l'homme, couche en rond pour avoir sous son nez l'odeur de son trou du cul (véridique) et faire ainsi de beaux rêves. Toi , tu peux toujours essayer ! Chassez le naturel et il revient en aboyant. Mais ne nous égarons pas, il est 10 heures, la journée ne fait que commencer avec la quête du journal. L'acheter? C'est gaspiller ! Acheter un truc avec la date de péremption le jour même c'est risqué. Sans blagues. Le lire au bistrot, ça te revient plus cher avec le prix du café, non le truc c'est de te faire passer celui de la veille par ton voisin qui est abonné. Tu t'en tapes de l'actu, tu as vu le journal télévisé, non ce qui t'intéresse c'est la rubrique nécrologique. C'est elle qui va déterminer ta prochaine promenade dans un lieu tranquille et fleuri.

A SUIVRE

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30 août 2024 5 30 /08 /août /2024 06:13

Vous allez croire que je me moque des handicapés, pas du tout, je m’amuse de ces jeux paralympiques destinés à faire croire que tout est fait pour les gens qui ont un handicap. Puis quand j’étais jeune on disait « l’important est de participer » aujourd’hui c’est « la médaille, la médaille, la merdaille (gag) » Napoléon, notre grand homme, pardon, notre grand dictateur disait « C’est avec des hochets qu’on mène les hommes » en parlant de la légion d’honneur, je crois qu’il aurait dit la même chose des médailles. Alors on me répète que les athlètes se sont entrainés dur pendant quatre ans pour en arriver là, qu’ils n’ont pas compté leur sueur et leurs larmes. Bien, moi je connais des millions de gens qui ont fait des efforts, accumulés  de la fatigue pendant plus de quarante ans pour toucher une misérable retraite et pouvoir regarder les JO à la télé !  Alors s’il faut distribuer des médailles, médailles pour tous, bon d’accord elles seront en fer blanc « dont on fait le fond des poubelles » comme on disait lorsque je n’étais qu’un enfant et que je préférais jouer avec mes copains que m’intéresser aux JO.

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10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 07:53

C'est pas que je sois riche, mais bon que dois-je faire des trois ronds que j'économise à la sueur de mes crayons? Je vais aller voir mon banquier. Enfin banquier, banquier c'est quand tu es riche, disons le conseiller financier de la Poste. Pardon, de la Banque Postale que mes potes de Sud appellent la Poste Bancale depuis qu'elle a été privatisée. Il faut prendre rendez-vous, comme chez le docteur, mais là, il n'y a pas la queue. La crise sans doute.

-Bonjour Monsieur le conseiller financé.

-Financier, financier!

-Financé aussi, on vous paye pour donner des conseils, non?

-oui, bien sûr!

-Alors que moi, si vous me demandez des conseils pour votre vélo, je vous les donne gratuit.

-J'ai pas de vélo! Je suis quand même cadre, pas un simple employé!

- C'est pourtant un bon placement économique, écologique et bon pour la santé.

-Oui, bon, qu'est-ce qui vous amène?.

-Je voudrais faire un placement Anticapitaliste.

- Anticapitaliste? Ça va pas vous rapporter grand chose.

-Oui, mais les placements capitalistes, ça me ruine.

-C'est pas faux! Vous avez le livret A

- A comme Anticapitaliste?

- Ben pourquoi pas! Si tout le monde mettait son argent sur le livret A, ça changerait la donne.

-Mais tout le monde a un livret A, surtout ceux qui n'ont pas grand chose à y mettre.

-Ne m'en parlez-pas?

-Non! C'est à vous de m'en parler. Qu'est-ce vous conseillez aux riches?

-Ce sont eux qui me conseillent, c'est normal ils sont banquiers.

-Et j'ai une chance de devenir banquier?

-Un banquier à vélo? Ça peut être porteur!

-Mais j'ai pas de porte bagages! ça va m'alourdir pour les cotes! Même si c'est que du 2%

Et là j'ai senti qu'on ne se comprenait pas vraiment, alors j'ai enfourché mon cadre, c'était un sale bourgeois capitaliste! Et viva la Vélorution!

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3 décembre 2023 7 03 /12 /décembre /2023 15:43
Cacchemire le contrat cache misère...

J'ai placé 4 ronds en 2021  (j'en avais encore) et on m'annonce une performance de 1,16%, si ça c'est pas de la performance alors! 

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9 novembre 2023 4 09 /11 /novembre /2023 09:25

Une dizaine de jours plus tard, Mars faisait encore un caprice, sourires ensoleillés et larmes de pluie se succédaient. Je rentrais chez moi lorsque je le vis, pratiquement au même endroit que la dernière fois. Le pouce toujours aussi maladroit qui faisait plus penser au geste  cruel pour les gladiateurs qu'à celui de l'auto-stoppeur. Je m'arrêtais. Lorsqu'il monta dans la voiture il esquissa un sourire, ou en tout cas, c'est comme ça que j'interprétais ce rictus sur son absence de lèvres. "Même trajet" je lui demandais, son nez oscilla deux fois. Je compris qu'il était inutile d'espérer une conversation, il avait les cheveux collés au front par la pluie, ce qui ne lui donnait vraiment pas un air rassurant. Cependant il apparaissait  plus détendu, libéré de la peur qui l'habitait la dernière fois. Arrivé à l'endroit où il voulait que je le dépose il fouilla dans sa poche, en sorti une noix et me l'offrit, la posant sur le tableau de bord. "à toi" marmonna-t-il. Puis, comme la dernière fois, il disparut dans la nature. J'essayais d'en savoir plus grâce au rétroviseur, mais la pluie avait transformé la lunette arrière en un tableau impressionniste. Que devais-je faire de cette noix, qui roulait à chaque virage? L'offrande était étrange. Devais-je l'ouvrir et en voir sortir un bon génie qui ferait démarrer ma voiture du premier coup? Arrivé à la maison, je l'auscultais, tout me paraissait banalement normal. Puis j'eu l'idée de la planter, c'est une graine après tout, pourquoi ne pas essayer. J'avais un peu de place au fond du jardin. En plus, j'aime planter des arbres, j'ai l'impression chaque fois que ça me rend meilleur. Je fis un petit trou, y glissais la noix avec un peu de compost, rebouchais et arrosais, le noyer aime l'eau sans doute pour faire de l'humour noir. Le lendemain, mon voisin me félicita pour l'arbre que j'avais transplanté.  Je tournais la tête vers le fond du jardin et je vis un noyer  somptueux dans la ramure, élégant dans la silhouette. Majestueux!. Je m'approchais pour voir ce miracle de la nature lorsque vint se poser  sur la plus haute branche un corbeau que je reconnus de suite. C'était lui, pas de doute! Je lui dis merci et il hocha deux fois le bec avant de s'envoler...

FIN

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8 novembre 2023 3 08 /11 /novembre /2023 07:48

La noix

Mars n’arrivait pas à imposer un semblant de printemps. Le ciel avait des airs d’eau de vaisselle sale, et le froid  vous transperçait mieux qu’un tapis de fakir. Au volant de mon éternelle 4L je rentrais chez moi. Sur la route un champ fraîchement labouré colorait le décor d’une touche chaude  de terre de Sienne. Il abritait une armée de corbeaux tout droits sortis du film d’Hitchcock et qui perpétraient un holocauste de vers de terre. Un énorme spécimen d'au moins soixante kilos, sur le bord de la route faisait maladroitement  de l’auto stop d’une main crispée. Je prends toujours les auto-stoppeurs lorsque je suis seul. Cela me fait toujours des histoires à  raconter à écrire.  Grand, de noir vêtu, les cheveux mi- long couleur de jais lui barrant le visage lui donnait cet air particulier que les gens qualifient d’étrange sans pouvoir coller l'étiquette d'étranger.. Je lui demandais où il allait, un nez tranchant, accentuant la maigreur de son visage, me fit signe de rouler. Bien ma chance j’étais tombé sur un muet.  Très vite je le sentais nerveux, pas rassuré, pourtant en voiture je suis plutôt tortue que lièvre. Le village en vue, je lui demandais si c’était sa destination. Son nez me répondit que non et son visage trembla. Un peu plus loin en pleine nature, sa main s'accrocha à mon bras: "Là" dit-il. J'ai compris qu'il voulait que je le dépose ici, au milieu de nulle part, pas de chemin, pas de route, pas de maison... Il secoua deux fois son nez pour me remercier et disparut. Dans le rétroviseur je ne pus voir où il se dirigeait, le camion qui me suivait m’en empêcha ... D'habitude on dit que le mystère s'épaissit, là en l'occurrence il s'évaporait..   A SUIVRE

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6 octobre 2023 5 06 /10 /octobre /2023 16:09

J’ai toujours pris des auto-stoppeurs, ayant moi-même beaucoup auto-stoppè, cette pratique a quasiment disparue d’ailleurs, remplacée par des blablamachin et autres bidules informatiques. Un jour j’essaierais d’écrire toutes ces rencontres, mais pour l’instant je me concentre sur la plus comico/tragique d’entre-elle.

Je traverse Montpellier au volant de ma formidable 4L, je retourne au boulot après la case cantine. Là, sur le trottoir j’avise un cycliste qui tend le pousse. Il porte sur la tête le fameux casque à boudins de cuir de l’époque, il porte également des mitaines et un cuissard. Je me dis qu’il a dû avoir un problème mécanique. Je m’arrête, il monte, s’assoie et me regarde comme pour me dire « on y va ? »

Je l’interroge : »Et le vélo ? »

-Quel vélo ?

-Ton vélo !

-Ah ! mon vélo ! Il est chez ma tante à Celleneuve (un quartier de la ville)

Un peu surpris je lui demande :

-C’est là que tu vas ?

-Non je vais à la Colombière  (c’est l’hôpital psychiatrique de Montpellier) Et là tout s’éclaire ! Ce garçon a des problèmes d’équilibre et pas que mentaux, d’où l’accoutrement. Cela me fait faire un détour mais je ne me sens pas de le larguer au prochain carrefour.

-On y va !

-Je suis professeur chirurgien, m’annonce-t-il

J’esquisse un « ah » pour masquer mon envie de rire.

-On  me croit pas quand je dis ça !

-Sans blague !!!

-Je suis spécialiste du cancer de la tête.

-Ah bon, ça existe ça ? Quoi comme cancer, la bouche,  le visage, les oreilles ?

-Non, la tête ! Il plante alors l’index sur sa tempe.

- Le crane ? Le cerveau ?

-C’est ça que j’opère, le cerveau !

-La vache ! C’est un sacré boulot.

-D’abord, il faut raser le crane, puis l’ouvrir et enlever le merdier.

Oups ! C’est la chirurgie pour les nuls en une leçon. Quelque part je me dis qu’il a dû y passer et que le casque c’est aussi pour ça. Il continue à me la jouer grand saigneur :

-Le sang pisse partout ! Il faut l’éponger…

Heureusement on arrive devant l’entrée de l’établissement avant l’hémorragie interne.

-Nous sommes arrivé professeur !

Il sort de la voiture en me balançant  un « merci chauffeur » qui me va droit au cœur.

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20 août 2023 7 20 /08 /août /2023 13:05

Le dimanche, dans mon village, il n’y a plus la messe, enfin je crois. Par contre voilà les témoins de Jéhovah. Une vraie petite famille de français moyens s’avance vers moi. Papa, maman, un garçon, une fille. On dirait un concentré de la manif pour tous. Propre sur eux, polis, l’air un peu supérieur, la femme/maman m’interpelle.

-Monsieur ! nous venons vous parlez de la vie..

Je l’arrête de suite :

-Vous fatiguez pas les potes à Jéhovah, je suis Pastafarien !

La maman interroge :

-C’est quoi comme religion ?

-Je crois au Monstre de Spaghettis Volant !

-Et vous l’avez vu ?

-Et vous Jéhovah vous le voyez ?

-Il est partout autour de nous, le ciel, la nature, il a tout créé.

-Ah bon ! C’est lui qui a inventé la peste, le choléra, la lèpre…

Là le mari vient en renfort

-Non, ça ce sont les hommes !

-C’est ça et les volcans, les tremblements de terre, les tempêtes ?

Il n’ose plus l’ouvrir

-Moi, monsieur, mon dieu, il est dans ma cuisine, à côté de l’écumoire, dans les commerces et même les supermarchés. Il se donne à manger aux pauvres. –et levant la tête au ciel- O Spaghetti céleste, pardonne leurs, ils ne savent pas ce qu’ils mangent.

Le mec semble avoir compris, il s’efface gentiment, les petits me regardent comme si j’étais Jéhovah imself. Mais la maman est combative.

-Et vous croyez à ça, c’est stupide !

-Pas plus que de croire qu’une femme vierge à mis au monde un enfant qui transformera l’eau en vin, marchera sur l’eau, multipliera les pains et ressuscitera. Voyez, j’ai encore de la marge !

- Vous renoncez à l’éternité ! La vie sur terre vous suffit ?

-L’éternité, ma petite dame ce doit être d’un chiant ! Etre à la droite de Dieu et chanter ses louanges, at vitam æternam, avec les derniers de la classe, en plus ! Ben, oui, ils seront les premiers là-haut. Moi qui ne supporte pas les chorales, ni les gospels, vous parlez d’un paradis.

Comme elle reste un peu muette, j’en rajoute une couche :

-Et je vais vous dire j’aurai aimé mourir jeune, déjà il y a plus de gens triste à votre enterrement, puis sur ma tombe à la place de ma trombine de vieillard il y aurait la tête d’un beau gosse. Non, puis mourir jeune, ça empêche de devenir un vieux con. Allez longue vie à vous !

-Dieu est amour conclut-elle.

-Le mien est humour ! Ramen !

Voilà ma rencontre à peine romancée, (si un peu quand même) disons scénarisée…

Et pour celles et ceux qui ne connaissent pas ma religion  cliquez là !

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pastafarisme

 

La messe est dite
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