3 janvier 2025
5
03
/01
/janvier
/2025
15:00
Les chats ont miaulé toute la nuit. Au matin, dans sa chambre, je rencontre ma petite fée aux yeux magiques..
-Tu as entendu les chats ? lui demandais-je.
-Voui! Ils sont montés sur le toit pour manger des sucettes.
-Des sucettes? Mais elles sont dans la cuisine.
-Mais non! Des sucettes pour chats! Pas mes sucettes! Y a des sucettes pour tous les animaux, les poules, les chiens, les dragons et les chats ..
-Des sucettes pour chats?
-Voui! Ce sont les étoiles, c'est pour ça qu'ils montent sur le toit! Pour lécher les étoiles!
- Ah oui! Et c'est pour ça qu'ils miaulent?
-Ils font pas miaou-miaou, ils font miam-miam parce qu'ils se régalent. Ils en mangent tellement que leur ventre devient tout gros, et avec ses petits bras elle fait un cercle devant elle et marche comme si elle pesait cent kilos.
-Tu es sûre de ça?
-hé! Comment tu crois qu'ils font des bébés chatons?
Là, je dois avouer que je me suis senti largué! Il aura fallu que je sois grand-père pour savoir comment les chatons venaient au monde.
Published by KARAK
-
dans
poésies
16 décembre 2024
1
16
/12
/décembre
/2024
17:41
Je suis un grain de sable et j’ai toujours fait la grève. Nous étions des millions à lutter contre vents et marrées. Nous repoussions leurs assauts sauvages, ils écumaient de rage, mais revenaient sans cesse nous envahir. La lune se marrait, c’est elle qui jouait à nous rouler éternellement. Puis un jour les hommes sont venus nous chercher pour mesurer leur temps. Le temps des cochons volants avait disparu comme il était arrivé, comme on ne savait pas comment il était arrivé il fallait bien trouver une solution. Ils nous ont pris par poignées nous ont enfermé dans des bulles de verre avec seulement un passage étroit pour que nous puissions nous échapper, du moins le croyons-nous, mais nous retombions dans une autre bulle de verre qui versa à son tour. Ils mesuraient ainsi la cuisson des cochons. Puis ils sont venus avec les camions des pelles et des seaux. Ils nous ont promis que nous allions vivre à la capitale, la ville lumière. Et pour nous ce fut l’obscurité. Ils nous ont emprisonnés sous des pavés, fini la mer, bonjour la merde, la saleté s’infiltrait et tentait de nous pourrir, mais un jour... Mais un jour, une lueur carrée est apparue, elle grandit à la vitesse d’un cheval au galop. La rue criait, les pavés volaient, le feu éclatait de-ci de-là, colère et joie mêlées. Alors nous sommes sortis de nos prisons, nous nous sommes laissés emporter par le vent de la révolte, pas formés pour construire des barricades, nous sommes devenus une tempête de sable. Il y avait des rouages bien huilés à bloquer, et nous l’avons fait. Le temps fut suspendu, le soleil n’osait plus se coucher, la terre s’arrêta de tourner. Malheureusement devant les forces de la Matrice nous avons fini par reculer, puis nous avons fui, la pluie, les ruisseaux et les fleuves complices nous ont ramené chez notre chère mer, toujours recommencée.
Published by KARAK
-
dans
poésies
2 octobre 2024
3
02
/10
/octobre
/2024
16:28
J'étais prince d'Espagne, de cent pur-sang royal, Bourbon jusqu'au fond du verre, j'avais des châteaux la-bas au bord de la mer, sur la plage. Les vagues venaient leur lécher les orteils. Les châteaux ont des orteils, me diras-tu ? mais bien sûr puisqu'ils ont les pieds dans l'eau. Ils étaient de sable comme tous les châteaux en Espagne, mais comme je suis marchand de sable, c'était plutôt une bonne chose. Les princes sont toujours des marchands de sable, ils endorment et font faire de beaux rêves aux bergères de France qui tricotent des pulls trop grands pour leur prince charmant qui doivent rentrer avec l'ascenseur de midi 6. Mais sous le sable, des pavés mutins appelaient la grève à la révolte. Les princes ont des principes, en principe, et principalement en ce qui concerne leur peuple. Un prince sans peuple, c'est un peu comme un baiser sans partenaire, ça fait étrange, surtout si tu mets la langue. J'étais un peu dans ce cas là, mon peuple de sable, lui aussi, essuyait un grain de phobie. Il ne voulait plus être dirigé que par des rois élus, désaveu pour un prince en désarroi et même pas déjà roi. Bref, comme disait mon ancêtre, ça sentait le pâté (de sable, bien sûr!).
Rentrer en conflit contre le sable, tu vas penser que j'ai un grain, forcément! Mais en attendant les grains appelaient à la révolte toute la plage. Poussés par le vent de la colère complice, un sacré grain (encore) ils m'agressaient violemment se prenant pour des pavés. C'était justement ce qu'ils voulaient devenir: révolutionnaires. De mon côté, je ne pouvais leur faire que la promesse du gravier, et encore, mais non, ils s'insurgeaient de plus belle. Et là, je dois avouer mon erreur, je leur adressais une réplique qui restera gravée dans la mémoire du sable: "Vous ne voulez pas faire des ricochets, non plus!" Le mot ricochet est une insulte suprême pour le peuple sable. Ce fut de la folie, des grains de folie qui devinrent sable mouvant, rêvant d'engloutir le prince que j'étais. Heureusement tout ceci se passait au bord de la mer. Je criais "Mon royaume pour un chenal!" et Moïse me rajouta de l'eau afin que je puisse nager et ne pas toucher le fond sableux. Tu me diras un prince sans royaume, c'est déjà toucher le fond . D'accord ! J'en achèterais un à la pâtisserie mais sans ces herbes étranges que le boulanger met en guise de fruits confits…
Published by KARAK
-
dans
poésies
22 septembre 2024
7
22
/09
/septembre
/2024
06:18
Amour d’en fer
La miss écrou en avait assez
D’être considérée
Comme un trou avec du fer autour
Son clou à tête plate, bien que tordu
N’avait pas de vis.
Elle fut enlevée par un fier boulon
Qui l’amena à l’église
Avec mariage à la clef de douze.
La rouille les unit à jamais.
Prés du bénitier
Son ex a trouvé la paix
Depuis qu’il clou, là-haut
Une main en bois d’olivier
Published by KARAK
-
dans
poésies
15 septembre 2024
7
15
/09
/septembre
/2024
17:01
Un éléphant dans ma baignoire
Veut que je lui gratte le dos
Que je lui apporte à boire
Et qu'on joue au Colorédo
"Je suis un pauvre sans-papier
Et il n'y a que chez toi
Que j 'ai pu me réfugier"
" Comment as-tu atterri sous mon toit?
Il me répondit qu'il avait pris l'avion.
Faut pas me la faire trop lourde quand même! "Je me suis camouflé en valise diplomatique" et pour se justifier il me montra la poignée qu'il avait sur le dos, et qui l'irritait un peu. Tu vas sans doute croire que je me suis pochardé, mais je te rappelle que chez toi, tu dois bien avoir un cochon avec une fente sur le dos, alors, camembert! Il me dit qu'il allait se mettre à table, je lui apportais une botte de foin. Il se mit à rire: "je voulais dire que j'allais m'ouvrir à toi", ce qui est assez normal pour une valise. Et une fois ouverte, la valise révéla tout un arsenal terroriste. L'éléphant vit souvent en pays musulman et pourtant il n'était pas au coran. "J'ai une mission possible à assouvir; Je dois tuer un vieux roi et un vieux président. Ils ont massacré ma famille!" J'avais beau lui dire qu'il fallait qu'il fasse confiance en la justice, il me répondit, non sans humour que ces gens-là plaideraient la légitime défense. "Je vais te raconter mon périple, tu en écriras un livre et avec l'argent gagné tu changeras ta porte d'entrée". C'était donc ça, l'explication de l'énorme trou béant derrière mon paillasson! Moi qui croyais avoir mis un trop gros trou de serrure pour une si petite porte. "Mais comment vas-tu passer inaperçu? " "Tu vas me colorer en rose et je vais gagner les élections" Il devait se mettre au régime pour économiser mes feutres. Tu souries parce que je peins un éléphant, mais toi en ce moment que fais-tu? tu peignes bien la girafe. Que tout ça est mignon!
(je sais, ce dernier vers est un peu long, mais j'emmerde les règles de la prosodie! Quand au livre, "l'éléphant des mers" çà ferait un beau titre, non!).
Published by KARAK
-
dans
poésies
4 juillet 2024
4
04
/07
/juillet
/2024
15:08
Trop émus, trop peinés
Par celui mis en terre
Mes parents m’oubliaient
Dans ce grand cimetière.
J’ai joué sur les tombes
Les allées et les croix.
La guerre, quelle hécatombe!
La mort y fait son bois.
Sans refuge, dans l’ennui
De ces tombeaux fermés
J’attendais toute la nuit
Que l’on vienne me chercher.
Les morts, indignation!
Ne sont pas pour l’accueil
Aucune invitation
À partager l’ cercueil.
Dans le matin morose
J’ai alors tout compris
Quand sur le marbre rose
J’ai vu mon nom écrit
Published by KARAK
-
dans
poésies
28 juin 2024
5
28
/06
/juin
/2024
14:34
39,2
Derrière les rideaux de mon enfance
Se cachent des ogres bleus
Patients dans le silence.
Une torpeur plutôt aimable
Envahit la maison obscure.
Contraste d'un soleil assommant
Et d'une ombre en robe de bure.
Là, s'abreuvent en dormant
Mes rêves, colorant en lavis
Des monstres extravagants
Qui viennent y prendre vie.
Ils se dessinent aux murs délabrés
Comme des peintures rupestres
Dans de vieilles grottes oubliées
Des formes menaçantes et grotesques.
La fièvre ce jour-là, m’épargnera
La triste monotonie quotidienne.
Les murs danseront comme à l’opéra
D’étranges ballets et des valses de Vienne
Published by KARAK
-
dans
poésies
25 mai 2024
6
25
/05
/mai
/2024
11:57
C’est quoi ces têtes d’enterrement ? Ah oui ! Merde ! Je suis mort ! Mais ne pleurez pas, j’avais bien précisé « ni pleurs, ni couronne » même d’épines. Ne pleurez-pas sur mon cercueil, il est en carton, ça risque de ralentir la combustion. En fait c’est plutôt moi qui la ralentirai, c’est vrai quoi, nous sommes fait à 60% d’eau, nous les vieux. Ce n’est pas écolo de faire bruler du bois encore vert, alors de l’humain pas sec, je vous dis pas ! On devrait faire sécher les cadavres avant de les brûler, C’est vrai qu’on aurait tendance à pourrir, même si certains n’ont pas attendu d’être morts pour ça. Je vais donc partir en fumée et vapeur d’eau-de-là. Restera mes cendres, vous n’allez pas pleurer pour des cendres ? J’avais bien pensé faire comme dans le film « Captain Fantastic » et vous demander de les balancer dans les chiottes puis tirer la chasse, mais il n’y aurait pas eu de la place pour tous. Non, jetez-moi dans le compost, même si c’est bourré d’asticots j’y serais à l’aise, si, si. Je sais que vous répandrez le résultat au pied du cerisier. Et là, vous me connaissez, je me glisserai jusqu’aux racines, j’y pénétrerai pour remonter au printemps avec la sève, je me faufilerai vers les fruits pour sentir des petites mains délicates cueillir ces perles rouges de bonheur… et se les accrocher aux oreilles.
Published by KARAK
-
dans
poésies
8 décembre 2023
5
08
/12
/décembre
/2023
15:36
Au royaume de l’imaginaire
Il n’y a pas de royaumes
Juste des fougasses fugaces,
Des zèbres zélés, des éléphants fanfarons
Qui plument des autruchons gris
Avec application.
Des girafons font les maris honnêtes
Au royaume de l’imaginaire
Il n’y a pas de roi,
Juste un prince, petit,
Avec un renard roux
Et une amitié à trancher les montagnes
Et à les tartiner de neige
En attendant un meilleur hiver
Au royaume de l’imaginaire
Il n’y a pas de frontières
Et des blogueurs complices
Qui vont continuer ce poème
Pour qu’il n’y ai aucune fin
Au royaume de l’imaginaire
Published by KARAK
-
dans
poésies
19 octobre 2023
4
19
/10
/octobre
/2023
06:20
L’adieu aux mots
La terre comme mère
La mer comme père
Les enfants insouciants
Préférèrent le clinquant
L’orgueil et la vanité.
Dans ce monde sans pitié
La guerre arriva
Drapé pas très étique
Pour un drapeau patriotique.
La violence devint Loi
Certain y voyaient Dieu
D’autres le devoir.
Alors les mots fatigués
Ont commencé à déserter
D’abord en petit groupes
En petites phrases
Puis en long paragraphes
Pour finir en romans épiques
Des armées de mots lâchèrent prise
Laissant le silence
A la page blanche
Les dictionnaires sans voix
Les claviers muets
Et à la fin le verbe se tut
Published by KARAK
-
dans
poésies