Le cochon romantique : épuisode ou épisode final si tu préfères...

« Oh là là, que d’amours splendides j’ai rêvè ! » NifNif savait copier des poésies entières, il le faisait autant pour montrer qu’il en était capable que pour faire plaisir à Momo, le fils du fermier.. Leur amitié ressemblait à celle du renard et du petit Prince, mais version cambrousse, les pieds dans la gadoue. NifNif devint vite la « chose » qu’il ne fallait pas manquer. Il rapportait plus vivant que mort, un comble pour un cochon et une aubaine pour son patron. Une voiture neuve, un nouveau tracteur, un home-cinéma, que demander de plus ? Mais l’attraction finit par blaser. Les médias avaient trouvé un nouveau chouchou, un coq qui dansait le Rock avec un déhanchement à faire pâlir les fans d’Elvis (première période).. Et petit à petit les curieux et leur monnaie désertèrent la poésie cochonnesque.. Fini les longues queues d’attente et le tintinnabulement des pièces dans la caisse.. Nifnif et Momo s’en moquaient mais pas le maître des lieux. Un jour une dame répondant au nom de Borelli, vint faire une proposition d’achat de la bête, un prix plus que raisonnable pour un cochon maigrichon. Lorsque Momo revint de l’école la tête pleine de nouvelles poésies il ne trouva plus son interprète favori. Son père lui assura que la dame voulait le faire évoluer dans son éducation, le civiliser en quelque sorte. Bientôt la rumeur rapporta que Madame Borelli vivait avec le cochon qu’elle partageait ses repas et même sa couche. Qu’ elle l’initiait aux joies du canapé devant un match de foot, une bière à portée de pied. Entouré de tant de luxe et de luxure, NifNif vautré devant la télé faisait du gras. Mais un jour il refit la une des journaux,tout du moins dans la publicité. La boucherie Borelli le vendait en morceaux... Momo de son coté avait fugué il s’en été allé, les poings dans ses poches crevées..

Moralité : il n’y a pas de moralité dans un monde de porcs..